LA CHIMIE INVISIBLE DE NOS ÉMOTIONS
Il suffit d'une molécule. Minuscule, insaisissable; elle voyage dans l'air comme un messager discret. Elle ne frappe pas à la porte, elle entre. Elle glisse dans les narines, traverse les minuscules cils olfactifs, et va s'unir à un récepteur, comme une clé qui trouve sa serrure.
Ce n'est pas encore une odeur. C'est d'abord un signal, un courant biochimique qui remonte vers les zones les plus anciennes de notre cerveau: le système limbique, ce temple de nos émotions, de nos instincts, de nos souvenirs affectifs. Là, dans cette part primitive de nous-même, le message devient sensation. Et parfois, ce frisson discret fait naître une émotion, une image oubliée, un éclat de mémoire.
La chimie des odeurs n'est pas froide. Elle est vibrante, vivante. Une molécule d'acétate de linalyle, qu'on trouve dans la Lavande vraie, peut nous envelopper comme une couverture chaude. elle parle directement à nos nerfs, sans passer par les mots. Le limonène des agrumes peut réveiller une joie spontanée, un désir de bouger, de rire. Le Santal, par sa richesse en sesquiterpènes, nous ramène à une verticalité intérieure, à une forme de sagesse enracinée.
Et si les molécules avaient une mémoire? Ou mieux: si elles savaient réveiller la nôtre?
Ce lien entre chimie et perception est peut-être l'un des plus subtils qui existe. Il se tisse sans que nous en ayons conscience, mais il peut bouleverser un être tout entier. Une simple odeur peut rouvrir une plaie ou caresser une tendresse oubliée. C'est pourquoi je crois que les molécules odorantes ne sont pas de simples objets d'étude biochimique. Elles sont des passeurs, des éveilleurs. Elles réveillent ce que l'on croyait éteint.
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